Le Vieux Lyon, témoin d’un rêve devenu réalité
Depuis toute petite, créer est ma façon d’habiter le monde. Je passais mes journées à dessiner, inventer des histoires, fabriquer des trésors improbables et jouer de la musique.
Et c’est ici, dans les ruelles vivantes et pleines de secrets du Vieux-Lyon, que tout a commencé — sans que la petite fille que j’étais ne sache encore qu’elle y construirait un jour sa vie d’artiste.

Avec ma sœur, nous rêvions déjà de notre propre boutique. Elle y vendrait ses bijoux, moi mes dessins. Nous avions même trouvé le nom : La Sigalerie, clin d’œil tendre à notre nom de famille. Comme un jeu… qui n’en était pas vraiment un.
Dans ma famille, la créativité a toujours circulé librement : un père architecte qui peignait tout le temps, une mère curieuse d’art, une sœur qui façonnait des bijoux, et moi, fascinée par les couleurs et la nature, le nez dans mes carnets.
Après un long chapitre musical de presque 10 ans à la maîtrise de l’Opéra de Lyon, j’ai compris que ma voie serait finalement guidée par le trait, la matière, la couleur. L’illustration s’est imposée comme un évidence, avec cette envie profonde d’un jour créer un lieu à moi : un espace pour travailler, exposer… et surtout partager. Peut-être retrouver, autrement, ce goût du décor, de l’émotion et du lien que je vivais sur scène.

Un quartier comme une évidence
Après les Arts Décoratifs de Strasbourg, plusieurs voyages et des expériences en design textile, je suis revenue à Lyon avec une idée claire : donner vie à La Sigalerie.
Et pour moi, ce lieu ne pouvait être qu’ici, dans le quartier qui m’a vue grandir.
Un jour, en parcourant les annonces, je suis tombée sur un petit local dans une rue que je connaissais par cœur.
L’ancien salon de coiffure de mon enfance. Un petit cocon rose devant lequel je rêvais déjà. Je me suis revue, en sortir un jour, confiant à ma mère :

« Plus tard, j’aurai une boutique comme celle-ci. »
Hasard ? Destin ? Parfois, les signes sont trop beaux pour être ignorés. Alors La Sigalerie est née là, exactement où mon histoire avait commencé.
J’ai repeint les murs — au grand dam de la petite Orane qui adorait tant le rose — mais je me suis rattrapée avec un mur de couleurs, comme une promesse tenue.
Une histoire de lieu, une histoire de cœur
Aujourd’hui encore, le Vieux-Lyon nourrit chaque coup de crayon. Ses façades, ses pierres dorées, ses lumières, ses traboules…
Quand je dessine la Tour Rose, les quais de Saône ou la place de la Trinité, j’ai l’impression de retrouver les yeux émerveillés de l’enfant que j’étais.
La Sigalerie, c’est une histoire de lieu, de racines, de cœur. Un rêve d’enfant devenu réalité, guidé par la patience, le détail, l’amour du geste. Et surtout par cette petite voix intérieure qui me soufflait que ce quartier, un jour, deviendrait le décor de ma vie d’artiste.














